Automne en Morvan (poème)
Automne en Morvan
Les cierges blonds des peupliers
Dressent leur flamme au ton de miel
Tandis qu’un cyprès singulier
Tend son doigt d’airain vers le ciel.
Les charmes d’ambre, les hêtres d’or,
Les bouleaux frissonnent au vent.
Vivante harpe aux doux accords,
Je sais tes soupirs émouvants.
Tu t’es chargée, durant l’été,
De mille frémissements tendres,
De battements d’aile enchantés
Et tu veux nous les faire entendre.
Ces tons cuivrés et éclatants
Sont des accents joyeux, vainqueurs ;
Ces velours rouges, palpitants,
Sont le chant triomphant d’un cœur.
Les notes douces de la gamme,
Mélodieuses, modulées,
Ont ces lueurs de pures flammes
Mauves et vieil argent ciselé.
Mon âme écoute le message
Des grands arbres qui vont dormir ;
Ils disent à travers les âges :
Espère et crois en l’avenir.
Car si notre abri fraternel
Ne peut retenir les oiseaux,
L’hymne d’amour est éternel
Et promet un printemps nouveau.
Alberte-Jean MARTELLET.